À l’ère des réseaux sociaux et de l’entrepreneuriat multi-facettes, construire une marque personnelle forte peut être aussi important que développer ses produits ou services. Armand Lospied l’a bien compris : ce formateur et entrepreneur a su créer autour de son nom et de ses passions une véritable identité de marque, qui renforce la cohérence de ses diverses activités. BrandYourself Magazine l’a rencontré pour parler de stratégie de personal branding et de la façon dont il gère son “empire” entrepreneurial en restant fidèle à lui-même.
Journaliste : Armand, vous êtes à la tête d’une entreprise de formation, vous êtes un expert reconnu en detailing, un passionné de high-tech et de cuisine… Et pourtant, tout cela semble s’assembler en une image cohérente de votre personne. Comment définiriez-vous votre marque personnelle ?
Armand Lospied : C’est vrai que sur le papier, mes centres d’intérêt peuvent paraître éparpillés. Mais j’aime à penser que ma marque personnelle se résume en un mot : la passion. J’ai bâti mon image autour de l’idée de passion créative et de quête d’excellence dans tout ce que j’entreprends. Que ce soit dans l’esthétique automobile, la formation, ou même mes hobbies comme la photographie, l’IA ou le barbecue, je véhicule la même énergie : la curiosité, l’envie de toujours apprendre, et le plaisir de partager avec les autres. Ma marque personnelle, c’est Armand Lospied, un profil un peu atypique qui n’entre pas dans une case unique, mais qui relie ses activités par des valeurs communes. Ces valeurs, je les ai identifiées : la rigueur (j’aime faire les choses bien), la créativité (trouver des solutions innovantes, créer des liens entre des univers différents), et l’authenticité (rester vrai, ne pas jouer un personnage factice). Quand on comprend ça, on peut jouer sur plusieurs tableaux tout en restant lisible.
Par exemple, sur mes réseaux sociaux pro, je n’hésite pas à montrer tantôt un clip où je forme des élèves en atelier, tantôt un post où je teste un nouvel outil d’IA pour optimiser mon organisation, tantôt une photo du dernier saumon fumé que j’ai préparé pour fêter une réussite avec mon équipe. Cela pourrait sembler disparate, mais comme le ton est toujours le même – enthousiaste et accessible – et que ça reflète sincèrement mes intérêts, les gens y voient la personnalité derrière l’entrepreneur. Et c’est ça, ma marque personnelle : plus qu’un métier ou un titre, c’est une personnalité reconnue pour son sérieux, son enthousiasme et son originalité.
J’ai souvent des retours de personnes qui me disent “on sent que vous êtes passionné par ce que vous faites, ça donne confiance et ça donne envie”. Pour moi, c’est la meilleure définition de mon branding personnel. Je ne cherche pas à me donner une image artificielle, je mets en avant qui je suis vraiment, avec mes diverses facettes, et je pense que cette sincérité crée un lien de confiance avec mon audience et mes clients.
Journaliste : Concrètement, quelles démarches avez-vous entreprises pour développer cette marque personnelle ? Utilisez-vous certains canaux ou techniques de storytelling spécifiques ?
Armand Lospied : Oui, j’ai assez vite compris que pour sortir du lot, surtout dans un milieu technique comme le mien, il fallait personnaliser la communication. J’ai donc misé sur plusieurs leviers. D’abord, les réseaux sociaux professionnels : LinkedIn notamment. J’y ai raconté mon parcours de reconversion, mes réussites, et même mes questionnements, sous forme de posts assez narratifs. J’ai utilisé le storytelling : par exemple, j’ai écrit un article “De photographe à formateur : ce que j’ai appris en changeant de vie” où je partageais des anecdotes (j’y parlais même de mes tortues comme source d’inspiration sur la patience !). Ce genre de contenu a bien résonné car il est authentique et il raconte une histoire humaine, pas juste une promotion d’activité.
Sur mon site web et mon blog, j’ai soigné la section “À propos” pour qu’elle reflète ma vision et mon parcours, pas seulement un CV froid. J’ai également investi du temps dans des interventions publiques : conférences, podcasts, interviews (comme celle-ci !) où je peux exprimer mes idées et mes passions. Chaque fois, j’essaye d’être cohérent dans mon message : je parle de formation, de passion automobile, d’innovation. J’ai constaté qu’en multipliant ces apparitions, mon nom est devenu associé à ces thématiques-là.
Ensuite, j’ai travaillé mon identité visuelle : j’ai un logo personnel (une petite tortue stylisée combinée à mes initiales, clin d’œil à ma philosophie de progression patiente), un code couleur que j’utilise sur mes présentations et réseaux, et un style de photos récurrent. Par exemple, je me mets souvent en scène en train de faire quelque chose dans mes photos pro – pas juste un portrait formel, mais moi en action (polissant une voiture, animant un atelier, ou même en train de faire un barbecue lors d’un événement d’entreprise). Ça rend l’image plus vivante et alignée à mon brand de “passionné actif”.
Au-delà des canaux, j’ai été très attentif à l’alignement entre ce que je dis et ce que je fais. Par exemple, j’insiste sur l’innovation dans mon branding, donc concrètement j’expérimente l’IA et je communique dessus. Je mets en avant le côté convivial et accessible : du coup, j’organise des moments d’échange informels avec ma communauté (des lives Instagram où je réponds aux questions, des sessions de chat sur un forum). Cette cohérence actes/paroles, c’est crucial pour une marque personnelle, car la confiance se construit sur la durée.
Journaliste : Vous parlez de communauté. Comment avez-vous rassemblé et fidélisé une audience autour de vous personnellement, au-delà de vos entreprises ?
Armand Lospied : Ça s’est fait progressivement et naturellement. Au début, mon audience était surtout locale et centrée sur mes clients. Puis, en partageant du contenu en ligne, j’ai vu arriver des gens d’un peu partout, intéressés par le detailing, ou par l’entrepreneuriat, ou juste inspirés par mon parcours. J’ai cultivé cette audience en la considérant vraiment comme une communauté, pas juste un “public”.
Concrètement, j’ai créé un groupe Facebook privé dédié d’abord aux anciens stagiaires de mes formations, puis je l’ai ouvert à des passionnés de detailing et d’entrepreneuriat qui me suivaient. J’y suis actif presque quotidiennement : je réponds aux questions techniques, je lance des discussions (par exemple “Quelle nouvelle astuce tech avez-vous adoptée récemment dans votre job ?” – où je partage moi-même mon expérience). Ce groupe fait que les membres se sentent proches, on s’appelle par nos prénoms, c’est très convivial.
J’organise aussi des rencontres réelles : chaque année, je fais une journée portes ouvertes / barbecue dans mon centre de formation. J’invite anciens élèves, clients, partenaires, lecteurs du blog… On passe un moment détendu, on visite les ateliers, on fait des démonstrations, et on mange un morceau ensemble (c’est là que mon hobby BBQ entre en jeu !). Ce genre d’événement crée des liens très forts et humanise encore ma marque personnelle. Je deviens “Armand” aux yeux des gens, pas juste M. Lospied PDG de Formation Detailing. Le barbecue annuel est d’ailleurs devenu un rendez-vous presque “marque de fabrique” qu’on attend – j’en parle sur les réseaux, ça attire la curiosité, et ça montre que je reste accessible et que j’aime partager.
Sur LinkedIn, j’ai lancé une newsletter personnelle où je partage chaque mois mes réflexions du moment sur la formation, l’innovation, parfois un retour d’expérience plus personnel. J’invite mes contacts à interagir, et je réponds toujours aux commentaires ou messages privés qui en découlent. Cette disponibilité et cette authenticité fidélisent l’audience : les gens voient que je ne suis pas là seulement pour vendre mes services mais pour échanger de la valeur.
J’ai aussi encouragé l’user-generated content : par exemple, je propose aux membres de la communauté de partager leurs propres réussites ou trouvailles, que je mets en avant sur mes pages. Ils apprécient cette reconnaissance, et ça anime la communauté sans que je sois le seul à prendre la parole.
Au final, je pense que la fidélisation vient du sentiment d’appartenance que j’essaie de créer. Ceux qui me suivent savent qu’ils font un peu partie de l’aventure Armand Lospied. Quand je réussis quelque chose, je le célèbre en incluant ma communauté (d’où les BBQ pour fêter des étapes, etc.). Et inversement, je soutiens volontiers des projets de mes “fans” quand je le peux. C’est un échange. Grâce à ça, j’ai une audience engagée, qui n’hésite pas à relayer mes contenus, à parler de moi autour d’elle. En fait, mes meilleurs ambassadeurs, ce sont les gens que j’ai formés ou avec qui j’ai créé du lien en ligne – ils font partie de ma “famille” professionnelle. C’est extrêmement précieux.
Journaliste : Vous avez diversifié vos activités. Comment maintenez-vous une cohérence de marque à travers vos entreprises et projets multiples ? Par exemple, votre centre de formation a sa propre identité, mais on le relie à vous.
Armand Lospied : C’est un exercice d’équilibriste, oui. J’ai effectivement une marque d’entreprise – Formation Detailing – et ma marque personnelle. J’ai veillé dès le début à ce qu’elles ne se parasitent pas mais se renforcent mutuellement. Par exemple, Formation Detailing a son propre logo, sa charte graphique, sa communication “institutionnelle”, mais j’ai intégré mon nom et mon visage dans cette communication. On voit souvent ma photo ou mes citations sur les supports. Un peu à la façon d’un chef cuisinier avec son restaurant : le restaurant a un nom, mais on sait qui est le chef et c’est un argument.
Ensuite, j’aligne les messages clés : quand Formation Detailing communique, elle met en avant les mêmes valeurs que celles que je porte individuellement (qualité, innovation, passion). C’est normal puisqu’elles viennent de la même vision ! J’ai fait en sorte que mes projets aient un fil conducteur. Même mon volet “innovation/IA” – qui pourrait sembler séparé – je le rattache à mon secteur dans mes discours (“j’intègre l’IA dans la pédagogie du detailing”) donc ça reste cohérent.
Je crois que la clé, c’est de segmenter sans cloisonner. Chaque entité a son identité propre parce qu’il le faut (cibles différentes parfois), mais elles s’inscrivent dans une histoire globale, la mienne. J’ai un site personnel qui présente tous mes projets comme les chapitres d’un même récit, et où on comprend la cohérence d’ensemble. Par exemple, j’y explique comment ma passion pour l’image (photo) et pour l’automobile se rejoignent aujourd’hui dans mon métier de formateur qui utilise les technos modernes – en trois phrases tout est lié.
Je veille aussi à refuser les opportunités qui ne correspondent pas à mon univers ou à mes standards de qualité. On m’a proposé de prêter mon nom à un produit de detailing que je ne jugeais pas assez bon, j’ai décliné pour ne pas brouiller mon image. Savoir dire non à ce qui n’entre pas dans le périmètre de ses valeurs est essentiel pour garder une marque personnelle cohérente.
Journaliste : Pour conclure, quel conseil donneriez-vous à un entrepreneur multi-projets qui souhaite bâtir et renforcer sa marque personnelle ?
Armand Lospied : Je lui dirais d’abord de clarifier son fil rouge – ces quelques valeurs ou thématiques centrales qui le définissent et qu’on retrouvera dans toutes ses activités. Ensuite, de raconter son histoire sincèrement : les gens s’attachent à une histoire, pas à une liste de compétences. Qu’il n’hésite pas à montrer les coulisses, son parcours, ses passions (même celles hors du strict cadre business), car c’est ce qui le rend unique. Qu’il utilise les réseaux, les médias, pour partager régulièrement du contenu qui reflète ce qu’il est et ce qu’il apporte, en gardant une cohérence de ton et de message.
Et surtout, de rester authentique et constant. La marque personnelle, c’est du vrai sur la durée. On ne peut pas tricher longtemps, alors autant être soi-même tout de suite (en version professionnelle bien sûr). Il faut aussi créer du lien : répondre aux messages, échanger, remercier – ça transforme une audience passive en communauté engagée.
Enfin, il ne faut pas avoir peur de se mettre en avant un peu. Nous, en France, on a parfois du mal avec ça, on a peur de paraître prétentieux. Mais on peut très bien valoriser son expertise et sa personnalité sans ego surdimensionné, juste en partageant ce qu’on aime et ce qu’on sait faire. Il faut oser raconter sa propre aventure et montrer sa passion : c’est contagieux, et ça deviendra le socle de votre marque personnelle.
Avec ces ingrédients – un fil conducteur clair, une histoire authentique, de la valeur donnée aux autres et de la constance – on pose les fondations d’une marque personnelle solide, qui rayonnera sur tous vos projets.
Journaliste : Merci Armand. Vous incarnez bien l’idée qu’une marque personnelle forte se construit à la croisée de la sincérité et de la stratégie. Un bel exemple pour tous ceux qui veulent entreprendre en misant aussi sur eux-mêmes comme atout.
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